Page 47 - Persécutions religieuses
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avanies.  Quelques  prisonniers  sont  tirés
             brutalement  par  leurs  chaines,  comme
             l'avait été  Mlle  Genand  Ambroisine  à  sa
             descente  ùu  train.  L'infatigable  Gonnet
             distribue ses bourrades à François Maistre,
             qui a les deux mains enchaînées. Un autre
             montre  sa  carabine  à  Léon  Maistre  :
             <c  Celle-là, il faut qu'elle te  mesure la tête
             ce soir !  »
               Dans l'escalier de  !'Hôtel-de-Ville, à  la
             troisième marche, Genand Maurice etMer-
             millod-Blardet François reçoivent un  sup-
             plément de coups de  pieds et de  coups  de
             aosse.
               Enfin, les voilà  tous dans une salle.  Là,
             dans la maison commune, dans la maison
             du peuple, pendant  six  heures,  -  de  huit
             heures du soir à deux heures du  matin -
             se  déroula  un  drame  d'une  invraisem-
              blable barbarie, qui  a  renouvelé pour les
              manifestants  des  Villards-sur-Thônes  les
              horreurs de la nuit passée  par Jésus chez
              Pilate,  aux prises  avec  la valetaille juive
              et la maréchaussée romaine.
                Car,  enfin, pour qui  connatl le sens des
              mots, accusé ne veut pas dire coupable: fùl-
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