Page 4 - Persécutions religieuses
P. 4
-2-
Nous disons: leur tJien, et nous disons
vrai, car c'est eux qui avaient bâti le lo-
gement de leur pasteur. Pleinement d'ac-
cord avec le curé, le conseil municipal des
Villards-sur-Thônes refusait tout loyer,
en s'appuyant sur la loi du 2 janvier
1907, qui met les presbytères « à la dis-
position des communes ii. Quand les
gendarmes vinrent exécuter l'arrêté du
préfet Pommeray el chasser manu militari
le curé du presbytère, la population accQu-
rut donc pour s'opposer à cette expulsion.
Toutefois ce n'était là encore qu'une résis-
tance négative, une défensive pure et
simple. Bientôt les gendarmes distribuè-
rent des coups de crosse de fusil et de
plat de sabre : alors la population s'indi-
gna, se répandit en clameurs et tenta de
repousser l'agression.
cc On se croyait chez nous 1 i> déclarait
l'adjoint des Villards, avec une évidente
et joviale sincérité, quand le président du
tribunal d'Annecy l'interrogeait à l'au-
dience du :10 avril. Vainement le président
répondait:» Vous devriez savoir qu'on ne
peut rien fonder de durable sur la vio-