Page 20 - la_conduite_du_rucher
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4 INTRODUCTION
vivre, devrait, chez nous, avoir à la fois un rucher en
montagne et un en plaine, afin de diviser ses chances.
Quand la récolte manque en bas, c’est souvent une
raison pour qu’elle soit abondante en haut, et vice
versa. Puis, si les deux stations ne sont pas trop
éloignées l’une de l’autre, on peut faire faire deux
récoltes aux colonies du bas en les montant aussitôt
les foins coupés. La possession de deux ruchers faci
lite aussi certaines opérations d’essaimage et de
fécondation.
On doit éviter autant que possible le voisinage des
raffineries, des confiseries, des moulins à cidre, etc..,
soit parce que les abeilles périssent par milliers dans
ces établissements, soit parce que les visites qu’elles
y font peuvent donner lieu à des discussions et des
procès.
La proximité des vignes ne vaut rien non plus :
outre que les abeilles ne trouvent pas de fleurs dans
les vignobles, il est souvent difficile de faire com
prendre aux viticulteurs qu’elles ne font pas de dégâts
aux raisins ; ils sont assez disposés à leur attribuer les
méfaits causés par les oiseaux et les guêpes. On sait
que si les abeilles ne se font pas faute de sucer le jus
des grains entamés, elles sont incapables de percer la
peau des grains intacts, c’est-à-dire qu’elles savent
tout au plus tirer parti d’un mal qu’elles n’ont pas
causé.
La proximité de grandes nappes d'eau est surtout
défavorable si les vents dominants soufflent de façon à
rejeter les abeilles dans la direction de l’eau ; autre
ment elle n’a d’inconvénient qu’en ce qu’elle diminue
leur champ d’exploitation. Nous connaissons plus
d’un rucher prospère sur les bords immédiats du
Léman.