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« seul dans une cabane de bûcherons et ce fut Ancrenaz qui
« prit ma place.
« Je suis retourné au camp à quatre reprises afin d'essayer
« de reprendre le commandement des jeunes, mais le triste
« sire précité (exécuté comme traître par l'A.S. quelque temps
« après) avait réussi à leur enlever la grande confiance qu'ils
« avaient en moi. j'ai dû renoncer à mon entreprise, Ancrenaz
« avait même tenté de convaincre des camarades de m'exé-
« cuter. »
Nous avons tenu à donner presque au complet le récit de
notre ami D .... (que sa modestie empêche du reste de men-
tionner de nombreuses actions personnelles contre l'ennemi
témoignant toutes d'un courage et d'une puissance physique
extraordinaires). Il illustre, en effet, de façon vivante les dif-
ficultés de tout ordre : militaires, matérielles et aussi mo-
rales, de cette période.
Revenons au 1 ., sous-secteur, où Louis Aulagne, secondé
par Servoz et Borez, jette les premières bases de l'organi-
sation des compagnies sédentaires. C'est peu avant son ar-
restation qu'il délimite le territoire de chaque compagnie et
répartit les premiers numéros matricules :
- la r· Compagnie : Thonon, Evian et Abondance ;
- La 2• Compagnie Sciez et Boëge ;
- la 3• Compagnie Annemasse et Saint-Julien ;
la 4• Compagnie Cluses, Scionzier et Balme ;
- la 5• Compagnie Saint-Jeoire, Taninges et Samoëns ;
- la 6• Compagnie Sallanches, Chedde, Le Fayet ;
- la 7• Compagnie Cervens, Draillant et Perrignier ;
- la 8° Compagnie La Roche et Bonneville.
Enfin, Annecy et Rumilly, qui dépendent du 2• sous-sec-
teur, mais que le responsable du 1 •• sous-secteur contrôlera
souvent, prennent le matricule I B.
Paysans, cheminots et ouvriers de Haute-Savoie entrent
dans nos rangs, se rassemblent en dehors de leurs heures de
travail, exécutent les premiers coups de main, les premiers
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