Page 39 - Abbé Marin DUCRET
P. 39
- }9 -
répondre <l'une mani~re vraimantdiaholique Cet
effrayant colloque s<.> pou•·suivit. c:oùpê par lt-$
prières, quand tout â. coup, il se fit un tel ùruit
que la maison <'n fut comme ébranlée. les ,·itres
t\es fen~tr~.s donn,,nt lle ce côté êch1.tènmt. En
ce moment la pauvre jeune fil-Je redevenait rnal-
tresse, d'elle-même.
Comme nou~ le voyoo~. l'abbe Ducrey ne
resiait pa$ inactif t-n Valais. Il venait en aide
aux prètres ùe !a contr~P, ~t :-on laheur «vait
parfois ,l'heureux résultats .
. \lais quoi qu'il fît, le mellle-ur de sa pensèe
1
s en allait ailleurs.
" Qu'on dois souffrir. se disait-il a\'ec emotion,
q-.:e de larmes. sont versêes par rlela ces monc.a-
~nes, <lans mon Faucigny! S'y trouve~t-il même-
un seul prétrc-? Pu ,-je rester ici. lorsqu<' tant de
hraves gens. au pays. gimis.!Sent ~t nous appel-
lent, que beaucoup meurent sans les secours de
la religion? "
l~t ces rêflexions triste~ ,;veinaient chaque fois
en son âme arde:\te ta volonté de parcir.
Ceµendant, il retardait toujours. ,\lais <lès que
t>ltiver eut pris tin, que le~ vt-nts plus chauds
curent balayé ou fondu le~ oei~e$ des cols et des
sommets, ,·oyant devant lui le chemin <le la
Savoie ronvcrt, il le prit, un b~au matin.
Le n'cit de son retour_ tel que nous l'avons lu
dans le Manttsc,-it du chanoin<.> kaucl, e,;.t vrai-
ment dramatique.