Page 33 - Abbé Marin DUCRET
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.'lirihel qui leur barrait le chemin, A trois kifo-
mètres de S111lanche~. L'attaque fut des plus vio-
lentt>s: la lutte se prolongea furieusP., désespér~e
de f) heures du matin jusqu~ dans la nuit. Il
semblait que les formidables roches, qui dominent
la vallec en cc-t c-ndroit, allaient s'èbranler·sou.~
Je, continuelle~ vibrations produites par la fusil-
lade et le canrm. l·:n même temps le tocsin wnnait
it tous les clocher~. J.es paysans <:omprirent <IUf.'
l'heure èrnit déci.,ive. 11.~ arrivêrent de fa mon-
tagne et clcs coteaux, de )legève surtout: et le
tendc-mainr dès l'aube, le comb<lt, qui n'avait
pre3que pas cess<'. reprit avec une- nouvelle
fureur.
On se battait avec l'énergie suprèmr de ceux
<1ui veulent vaincre ou mourir, lonrru·un cMt,1--
chem"nt eonewi apparut dans la n1onragne: au-
<le~~us de$ comb.utants. L:n traitre l'a\'ait con-
duit ]~. <lu viHage de Luzier, par un ~entier de
ch,h·re. La positi(.)n 1..les nJtre:::, s-0us un feu
p1ong-cant. devine intenable. Ver$ midi. ~près
une June <le trente lH~ute$, (es Sar.fe.i 1f4ch~ient
pied, et commençaient leur retraice dans la djrP.c-
tion dP. Saint-Gen'ais ec ,JP.s C(Hltamincs. p<•ur
de là pa~ser en Tarentaise par le col du .Uon-
1\0fll ,ne.
'.'ln~ h(ave& paysans, abandonnés, re.~:aieot â
la merci de leurs vainqueurs .
• ~)(Jr~ 11ue Je.\ derniers coups de fu,:;il~ receo-
tis&ait"nt autour ù~ r1,ch<.~r cl~ !rlfrihcl, un hommo
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