Page 100 - Histoire de France essentielle
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Lect ires. 94 LES TEMPS MODERNES
Un député bourguignon osa dire que tous les Français ne formaient
qu’une seule famille, dont les seigneurs étaient les aînés et les gens du
tiers les cadets. La noblesse considéra ces mots comme injurieux et,
dans sa plainte au roi, son président dit : « C’est grande insolence de
vouloir établir quelque sorte d’égalité entre le tiers et la noblesse. »
« Il y a entre le tiers et nous, ajoutaient les députés nobles, autant de
différence comme entre le mailre et le valel. » Les ministres s’em
pressèrent de profiter de ces divisions pour renvoyer les États, qui ne
seront plus réunis avant 1789 ; les rois exerceront jusque-là un pouvoir
absolu.
4ae Lecture. — Richelieu et sa politique.
Dès son entrée au conseil, Richelieu domina les autres ministres par
la supériorité de ses vues, la facilité de son langage, sa vaste instruction,
la manière lumineuse dont il exposait une question, la présentant
sous toutes ses faces, épuisant toutes les objections, portant de force la
conviction dans les esprits. Dès ses premières conversations avec le roi,
Fig. 91. — Richelieu. '

