Page 7 - Bouvet Jacques
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             dant vingt-six ans, à Annecy, le plus grand restau-
             rateur de  la  religion,  le  bienfaiteur,  l'ami,  le  père
             et le  pasteur de  tous  les  habitants  de  cette ville.
              Un  laps  de  soixante  ans  n'a  pu  encore  démolir
             cette mémoire  ni  effacer les  traits de  cette figure.
             Mais  déjà  ces  traits  commencent  à  se  brouiller.
             Hâtons-nous  de  les  recueillir  et  de  les  dessiner,
             pour  les  préserver  de  l'oubli,  pour  les  présenter
             encore  reconnaissables  et  toujours  admirables  à
             nos  contemporains et même  à  nos  neveux.
                Il  y a  plus de cinquante ans,  une plume autori-
             sée  et amie,  celle  de  l'illustre M.  Vuarin,  curé  de
             Genève,  avait  rédigé  une  notice  sur  M.  Bouvet.
             Mais  ces  pages,  trop  courtes  et  déjà  rares,  n'é-
             taient  que  le  prélude  d'un  important  ouvrage,
             qu'il annonçait sous ce titre: Mémoires historiques
             sur le  Clergé de  Genève,  pendant les  persécutions du
             siècle  dernier.  Nul  doute  que  l'Oncle  Jacques  n'y
             eût  occupé  une  place  distinguée.  Malheureuse-
             ment,  l'illustre écrivain  n'a pu remplir ni  sa  pro-
 .           messe ni notre attente : la mort vint le frapper.
 , .
    '  .        Dans  ses  précieux  Mémoires  sur  le  diocèse  de
             Chambéry,  S.  E.  le  cardinal Billiet n'a pu étendre
             assez son cadre pour nous laisser quelque mention
             de  l'Oncle  Jacques,  qui  était cependant  pour Lui
             une connaissance intime,  un  ami. Cette regrettable
              lacune  a  été,  en  partie,  comblée  par  une  lettre
             précieuse,  où,  avec  une  déférence  qui  nous  con-
             fond,  Il  a  daigné  nous  éclaircir quelques  difficul-      l
             tés historiques. Elle enrichira les notes de ce livre.
                Du  reste,  toute  lacune  eut  disparu,  si  S.  G.
             Mgr Magnin  avait eu  assez  de  loisir  pour donner
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