Page 21 - Chartreuse de Vallon
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CHAPITRE II
Le premier couvent à Génicot.
Son transfert à la '' Chèvre '
Revenons en arrière. Nous avons dit que la première
colonie monacale, arrivée à Vallon en 1138, avait à sa tête
Dom Hugues. D'après Le Couteulx, ce religieux était prieur
de Chartreuse (1). Sur le point de renoncer au supériorat, il
aurait résolu de laisser comme souvenir, un nouveau cou-
vent de l'Ordre : celui de Vallon. Il se rendit donc sur
les lieux en cette même année avec quelques-uns de ses
confrères. Quel était leur nombre ? D'où venaient ceux-
ci ? Les documents sont muets sur ce double point.
Arrivés dans cette vallée encore recouverte de forêts
vierges, à peine entrecoupées de quelques pistes de chas-
seurs, ils durent se mettre aussitôt à défricher le terrain,
et préparer un emplacement pour la construction du cou-
vent. Leur choix s'arrêta sur un lieu appelé plus tard
« Génicot » - actuellement : l' « Abbaye » - à 200 mètres
environ de l'embouchure de la Dioumaz dans le Brevon,
sur la rive droite de ce dernier, en territoire chablaisien.
Adossé aux montagnes de l'Ouest, ce plateau est orienté
vers le Sud-Est, et se trouve ainsi abrité contre les vents
du Nord. Le site est gai, sans contredit, un des plus agréa-
bles de Vallon. Le climat est relativement doux.
Les premières constructions, commencées sans retard,
durent être très simples, et surtout solides : bâtiments en
planches sur fondations de pierre, dans le genre des cha-
lets suisses actuels. C'est ainsi que Le Masson décrit les
premières constructions de Chartreuse. Elles comportaient,
à n'en pas douter, une maisonnette, pour servir d'abri aux
religie.ux, et un oratoire, pour les exercices réguliers. La
(lJ Le R<l P. Eugène est d'un avis différend. Il suppose que nous sorr-•
nu~s en présence de deux religieux du même non1.