Page 34 - Terre Moderne
P. 34
AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
Levé tôt, couché tard, le cultivateur n'a jamais
été ménager de sa peine et de sa fatigue. Dur pour
lui-même, il juge les hommes à leur travail, il n'a
que du mépris pour les paresseux et il a raison.
Mais encore faut-il que le travail accompli soit
utile. Pourquoi peiner sans profit quand le tracteur
et la machine offrent aujourd'hui la possibilité de
faire plus de travail avec moins de fatigue ? Pourquoi
faire des heures de marche pénible derrière les attelées
en labour alors qu'on peut exécuter plus vite le même
travail confortablement assis sur le siège d'un tracteur ?
Pourquoi tirer de l'eau du puits avec des seaux alors
que la moindre pompe ferait bien mieux l'affaire ?
Le cultivateur ne doit pas oublier qu'il est respon-
sable de la santé et du bonheur de ceux qui vivent
avec lui. Il doit exiger d'eux qu'ils accomplissent
consciencieusement leur travail quotidien, mais il ne
doit pas les écraser sous la besogne. S'il sait bien
s'organiser, il peut mener aujourd'hui avec les siens
une vie plus saine et plus agréable.
Cette amélioration des conditions de travail
que procure la motorisation, c'est un avantage auquel
on ne pense pas assez et qu'il ne faut pas sous-estimer.
Il est difficilement chiffrable mais il compte, car le
tracteur et la machine ne se contentent pas d'alléger
la peine de l'homme, ils lui permettent aussi de tra-
vailler plus vite, d'être en avance sur son travail,
d'avoir du temps de reste.
Ce temps de libre il peut l'employer à surveiller
davantage la bonne marche de sa ferme, c'est« l'œil du
maître qui engraisse le cheval », dit un vieux proverbe
de chez nous. Il peut aussi l'utiliser à lire, .: tenir ses
comptes, à bricoler, à faire tous ces travaux d'entretien
qu'on n'accomplit jamais faute de temps.
31