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AMÉLIORATION  DES  CONDITIONS  DE  TRAVAIL

                           Levé  tôt,  couché  tard,  le  cultivateur  n'a  jamais
                      été  ménager  de  sa  peine  et  de  sa  fatigue.  Dur pour
                      lui-même,  il  juge  les  hommes  à  leur  travail,  il  n'a
                      que du mépris pour les  paresseux et il  a raison.
                           Mais  encore  faut-il  que  le  travail  accompli  soit
                      utile.  Pourquoi  peiner  sans  profit  quand  le  tracteur
                      et  la  machine  offrent  aujourd'hui  la  possibilité  de
                      faire  plus de  travail avec  moins  de fatigue  ? Pourquoi
                      faire des heures de marche pénible derrière les attelées
                      en labour alors  qu'on peut exécuter plus vite le même
                      travail confortablement assis sur le siège d'un tracteur ?
                     Pourquoi  tirer  de  l'eau  du  puits  avec  des  seaux  alors
                      que la  moindre pompe ferait bien mieux l'affaire  ?
                          Le cultivateur ne doit pas oublier qu'il est respon-
                      sable  de  la  santé  et  du  bonheur  de  ceux  qui  vivent
                      avec  lui.  Il  doit  exiger  d'eux  qu'ils  accomplissent
                      consciencieusement  leur  travail  quotidien,  mais  il  ne
                      doit  pas  les  écraser  sous  la  besogne.  S'il  sait  bien
                      s'organiser,  il  peut  mener  aujourd'hui  avec  les  siens
                      une vie  plus  saine  et  plus  agréable.
                          Cette  amélioration  des  conditions  de  travail
                      que  procure la  motorisation,  c'est un avantage auquel
                      on ne pense pas assez et qu'il ne faut pas sous-estimer.
                      Il  est  difficilement  chiffrable  mais  il  compte,  car  le
                      tracteur  et  la  machine  ne  se  contentent  pas  d'alléger
                      la  peine  de  l'homme,  ils  lui  permettent  aussi  de  tra-
                      vailler  plus  vite,  d'être  en  avance  sur  son  travail,
                      d'avoir  du  temps  de  reste.
                          Ce  temps  de  libre  il  peut l'employer  à  surveiller
                      davantage la bonne marche de sa ferme, c'est« l'œil du
                      maître  qui  engraisse  le  cheval  »,  dit  un vieux  proverbe
                      de  chez  nous.  Il peut aussi l'utiliser à  lire, .:  tenir ses
                      comptes, à bricoler, à faire tous ces travaux d'entretien
                      qu'on  n'accomplit  jamais  faute  de  temps.















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