Page 104 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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100 LES MÉMOIRES DU CURÉ DU MAQUIS
a) Tués ennemis : 41. - b) Prisonniers : 227. - c) Armes : 87 mi-
traillettes, une mitrailleuse, 1 lance-grenades, 2 fusils anti-chars,
1011 pistolets mitrailleurs, 662 fusils, 160 rëvolvers à barillet,
300 grenades à main, 130.000 cartouches, 100 kilogs d'explosifs,
une caisse de matériel de pionnier. A cette occasion, il faut consi-
dérer que le plus grand dépôt d'armes et de munitions a sauté le
jour avant l'occupation du Plateau, et ceci non pas comme il avait
été annoncé primitivement, par les terroristes eux-mêmes, mais bien
à la suite des coups tirés par les armes de bord de l'aviation. A
l'aide des aveux de prisonniers terroristes toute une chaine d'auxi-
liaires importants dans les villages de la vallée est connue. Les opé-
rations contre eux sont en cours, l'arrestation signalée hier du Lieu-
tenant BARRAT est particulièrement intéressante pour les rensei-
gnements ultérieurs, quoiqu'après la mort de Morel, il n'ait été que
passagèrement chef du camp, ainsi qu'on a pu l'apprendre entre temps
et relevé ensuite par le Capitaine PIERROT. Toutefois, il tenait
dans ses mains l'organisation entière et le ravitaillement. C'est
pour cela qu'il connait les auxiliaires dans la vallée et spéciale-
ment à Annecy. Son interrogatoire est en cours. On a trouvé sur
lui 170.000 francs. Il était muni de papiers règlementaires et
avait déjà passé deux patrouilles de Milice avec succès. Grâce à leur
circonspection quelques soldats allemands, ont réussi à le captu-
rer. En ce qui concerne la situation sur le Plateau il est signi-
ficatif que même après son encerclement par les forces de LELONG,
et jusqu'à l'arrivée des troupes allemandes, le ravitaillement était
monté couramment en grandes quantités depuis les villages de la
vallée. Le transport s'effectuait là où la Garde avait la surveillance
des barrages. J'espère, avec l'aide de BARRAT, trouver les Officiers
de la Garde responsables.Un G.M.R. prisonnier a déclaré qu'à l'enter-
rement du Lieutenant MOREL, les parents d'Annecy et un prêtre
étaient présents. Ils auraient eu l'autorisation de la Milice. Lorsque
j'en ai parlé hier à DARNAND, il déclara que ceci avait été une faute
grossière, non pas de la Milice mais de LELONG. En outre, LELONG
aurait conduit des négociations au sujet des soins médicaux des
terroristes. DARNAND l'a réprimandé très violemment à ce sujet.
Il paraît cependant que LELONG aurait changé profondément d'o-
pinion sur l' A.S. depuis l'arrestation de types de bandits. LELONG a
déclaré aujourd'hui au nom de DARNAND qu'il aurait reçu l'ordre de
DARNAND de trier les terroristes qui doivent être traduits devant la
Cour Martiale. Il veut mettre les autres à la disposition du Travail
Obligatoire pour qu'ils soient emmenés en Allemagne. Je propose
d'accepter ce règlement. Mais je voudrais préciser à LELONG qu'il ne