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BÉFLEXIONS SUR LE CHARGEMENT DES CARTOUCHES A POUDRE PYROXYLÉE
H l* chargement des cartouches à poudrepyroxylée est
« une pressions. Ce sont par exemple, le manque d'élasticité et de
opération si délicate que les spécialistes au courant de ses souplesse des bourres, le sertissage trop énergique, la de"si-
difficultés ne peuvent manquer de s'étonnerde la voir pratiquer cation des cartouches dans le voisinage d'un foyer
couramment par des personnes quelquefois imprudentes, sou- seul effet de la températureextérieure. ou par le
vent jnhabiles, presque toujours depourvues de tout moyen Surcharge de poudre, surcharge de plomb,
compressiun de
d'en contrôlerles effets balistiques, la pression en particulier. la poudre,forcede l'amorçage, dureté de la bourre, sertissage,
Au bon vieux temps où la poudre noire existait seule, le etc., il n est
chasseur pouvait_ sans inconvénient, confectionner lui-même qui n ait une pas, en somme, un seul élément du chargement
influence directe
la pression
sur
développe1
ses munitions..Lapoudre était à peu près insensible aux excès la cartouche ! que
de bourrage, aux .écarts de l'amorçage, et aussi, dans une J 'ai suffisamment insisté, je crois,
certaine me^ie aux variations, voulues ou non, de la charge prendre pour bien faire com-
que
le chargement de la poudre pyroxvlée est
de poudre ou -de plomb. Elle pouvait donc être chargée par opération extrêmementdélicate Et uut
n'importe qui et sans autre contrôle de ses £ffets balistiques certains chasseurs sont ma conclusion sera que si
assez
patients et
assez
tiue celui du terrain de chasse. mener à bien travail méticuleux, beaucoup, adroits pou"
ce
Mais aujourd'hui, tout est changé. La poudre pyroxylée, auront intérêt à par contre,
plus énergique à poids égal que la poudre noire, plus puissante se servir de cartouches toutes chargées.
Et quand je conseille l'emploi de cartouches toutes chai-
pour une même pressionmaximum,plusagréable à tirer en rai- gées, j'entends, cela de soi, des cartouches bien faite-,
.
va
a
son de l'absence de fuméeetde l'abaissementdu recul, relégué entièrement exemptes des défauts je viens de signaler. 0;.
la poudre noire au second plan. Or, cette transformation ce que
—
grand progrès, devrais-je dire s'est accomplie sans que le il est bien certain qu'il y a dans le commerce de bonnes ca- -
—
chasseur se soit départi de cette vieille habitude de confec- touches chargées; mais il s'en trouve malheureuseinei t
tionner lui-même ses munitions. beaucoup de mauvaises, lesquelles ont été confectionnées à 1.
Tout serait pour le mieux si, à poudre nouvelle, il appli- diable par le premier venu, avec un outillage primitif et en
quait des méthodes de chargement nouvelles et des soins dehors de tout contrôle.
L'outillage d'un fabricant de munitions qui veut avoir
particuliers mais il est avéré que bien des chasseurs ne pren- toute certitude
;
z.cnt pas les précautions les plus élémentaires et les plus au sujet des cartouches qu'il vend, doit com-
indispensables, soit qu'ils les ignorent, soit qu'ilsles oublient, prendre, d'une part, des machines à charger, — et les plus
soient qu'ils les dédaignent. perfectionnées — et, d'autre part, des appareils de contrôle
Il y a là un mal, et même, à vrai dire, un danger avec très précis : chronographcs pour la mesure de la vitesse,
lequel on joue ou que l'on côtoie sans bien le connaître. Aussi appareils à crushers pour la mesure de la pression.
!e devoir des fabricants d'armes est-il de faire toucher du Les machines à charger, — par ce seul fait que ce sont des
* doigt ce danger aux chasseurs et de leur recommanderla pru- machines, — ont une régularité de résultats que ne saurait
dence par tous lès moyens possibles. Nous croyons n'avoir donner le travail àfla main. Que l'on songe, en effet, que dans
point manqué à cette tâche puisque nous avons donné la ce derniér cas, un seul coup de bourroir plus nerveusement
grande publicité du ChasseurFrançais à des expériencestoutes donné est de nature à causer, un excès de pression quand la
récentes, lesquellesjettent un jour frappant sur ces questions cartouche sera tirée !
d'ordinaire-méconnues. Avec la machine, au contraire, le chargement s'opère avec
Nous avons prouvé, en prenant pour exemple la plus vivè une merveilleuse régularité. Les cartouches succèdent aux
de toutes les poudres pyroxylées,la poudreT, que l'emploi des cartouches, toutes semblables entre elles, non seulement au
nouvelles poudres est tout à fait inoffensiflorsque les cartou- point de vue des éléments qui les constituent, mais aussi au
ches sont soigneusement et judicieusementchargées.Mais, que point de vue de tous les facteurs de leur chargement, tels
Ila moindre incartade soit commise,et, tout de suite, la pression que la force qui fait descendre la bourre, ou l'énergie avec
s'élève. " laquelle le carton se trouve serti.
Une surcharge de 4 décigramjnesde poudre T, la valeur Puisque le chargement mécanique assure aux cartouches
—
ft'ifne pincée de cette poudre, — produit dans le calibre 12, une uniformité pour ainsi dire absolue, rien n'est plus facile
une surpression de 100 kilogrammes par centimètre carré ! que d'opérer des vérifications de la pression, car il suffit de
Une surcharge de 4 grammes de plomb, une trentaine de tirer quelques cartouches d'un même lot pour être tranquille
—
grains seulement, — entraine une surpression de 120 kilo- au sujet des autres. En vérité, ce n'est donc qu'un jeu, grâce
grammes par centimètre carré ! au crusheret au chargement mécanique, que de donnerà toute
Le fait de comprimerla. poudremême légèrement au fond une fabrication portant sur des millions et des- millions de
de la cartouche fait monter la pression à 180 kilogrammes et cartouches une régularité parfaite des effets balistiques.
Et c'est là, j'en ai l'intime conviction, la plus belle
plus au-dessus de la pression normale 1 — —
La simple substitution d'un type d'amorçage à un autre garantie de sécurité qui puisse être offerte aux chasseurs.
peut entraîner un accroissement de pression de 250 kilo- F. LAVAL,
grammes ! * Ingénieur E. C. P., Chef du Service des Etudes de la Manufacture Vrançaùf
Bien d'autres causes encore peuvent provoquer des sur- d'Armes et Cycles de Saint-V.tienne.
RÉSULTATS DES EXPÉRIENCES FAITES SUR LA POUDRE T
dans les Tirs de la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint-Etienne
CAL. 12 CAL.12
Effet d'une surcharge de poudre T Effet d'une surcharge de plomb
I -1 1
Poudre (en gr.) Plomb (en gr.) 1 Pression (en kilos). Poudre (en gr.) Plomb (en.gr.) Pression (en kilos)
-
2,40 34 537 kilos 2,40 34 557 kilos
2,60 34 59° kilos 2,40 36 600 kilos
2,80 34 635 kilos 240 38 660 kilo-
Effet de deux amorçages différents (1) sur la poudre T Effet d'une compression exercée sur la poudre T
Poudre. 2 gr. 40 Poids 54 gr. - Poudre : 2 gr. 20 — Plomb : 32 gr.
- —
POUDRE NON COMPRIMEE POUDRE COMPRIMÉE
Pressions " Pression moyenne Vitesses Vitesses:. moyennes
\c. kil»s) ~ - (en kilos) (en mètrcs) (en mètres) Pressions Pression moyenne Pressions Pression moyenne
(en kilos) -(en kilos) (en kilos) (cn kilo*>
Amorçage A
354 J —' 292.2 ^ 383 ^ tu
'N
imy 288 / / 588 ^
> 284 kilos I 283,2 > 290,1 mètres I 397 ki)..
l 451 > 396 kilos 540 / 57'
152 ) 291 1 \ \
)
339 296 4Tt I S2q J
tOQ
Amorçage B —^
Effet de la chaleur
la poudre T
sur
\ Vrlt "! 0/0'
552 310 A Température : J(}O — Dur ce de la dessication : 4 heur,s. : 1
S52 f 30s / j
\
540 > 537,4 kilos 306 > J§ 306,9 mètrcs Poudre2g.2o-Plomb 32g. Pressons moyennes Vîtes-» moyennes
J03 307,8 \ J^ en kilos t
Î4° ) 3o6 ; (
(1) Comme il ne nous est pas possible d'indiquer la provenance de ces afrior- Poudre non desséchée 367 kilos -^5 métn.- .1
.çages, nous les désignons dans ce tableau par les lettres A et B. Poudre desséchée 5'7 kilo- ",,,tH' '
TOUT CE QUE VOUS POUVEZ DÉSIRER SE TROUVE DANS CE TARIF — CONSULTER LA TABLE DES MA'!'IEHES
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