Page 40 - Coeurs Vaillants Num 31

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dessous » de certaines régions. Souvent, tout au long de l'an­
née, ils ont préparé en équipe leur matériel et le but de leur
exploration.
La spéléologie est un sport. Un sport très dur et très enri­
chissant. Elle développe la souplesse, la force, la résistance à CONSEILS
la fatigue et au froid. Mais est-ce tout? La spéléologie est
AUX JEUNES
aussi une science. Les débutants vont s'intéresser à tout ce
qu'ils vont découvrir sous terre. Mais chacun, à force de persé­
vérance, tend à devenir un spécialiste. Le spéléogue s'intéres­ " SPELEOS "
sera à un aspect précis de la science des cavernes : la préhis­
toire, la géologie, la chimie, la biologie...
La pratique de la spéléologie réclame en premier
lieu un équipement approprié : pas de vieux vête­
ments pour explorer les grottes, mais une bonne
OLOGIE : avec calotte rembourrée.
combinaison de toile forte, pas de vieux souliers
usagés mais de bonnes chaussures de montagne,
pas de vieux chapeau défraîchi mais un casque
L’éclairage doit être robuste et entretenu avec
soin. Prévoyez très largement les réserves en acé­
tylène ou en piles afin d'être certains de ne pas
vous trouver à court de lumière. Ayez un bon
éclairage de secours. Entretenez avec soin et véri­
LA PEUR DES TÉNÈBRES fiez toujours attentivement le matériel collectif,
échelles, cordes, bateaux pneumatiques, etc...
Ce qui souvent retient les gens de descendre sous terre,
Toute expédition spéléologique doit être dirigée
c’est la peur du noir. Cela vient du fait que depuis notre plus
parjun chef ayant la compétence et l'autorité vou­
jeune âge nous sommes élevés dans cette peur. lues. *
Le grand spéléologue Norbert Casteret avoue que, lorsqu'il N'ENTREPRENEZ PAS d'exploration sans ap­
a commencé à fréquenter les grottes (il avait onze ans), il a été partenir à un groupe spéléologique expérimenté et
très handicapé par toutes les histoires de loup et de chambre bien équipé.
noire dont on avait imprégné sa pensée. NE JAMAIS PÉNÉTRER DANS UNE CAVERNE,
un gouffre sans laisser à l’extérieur les éléments de
Avant de pénétrer dans le sous-sol, on a peur de s’y trouver
soutiens et sans avoir prévenu soit le groupe spé­
seul, ou bien d'y rencontrer « quelqu'un », des bêtes, des léologique le plus proche soit, à défaut, des per­
fantômes... sonnes susceptibles de mettre en route les secours.
Le tout est de savoir se lancer, et cette peur ridicule disparaît DANS LES GOUFFRES VERTICAUX, se méfier
lorsque l’on découvre les beautés souterraines. des chutes de pierres.
N'hésitez pas, même au prix de manoeuvres
longues et délicates, à débarrasser les cheminées
MAIS OU DESCENDRE d'avens des blocs qui risqueraient de se détacher
en cours d'exploration. N’utilisez pas pour la
A des altitudes plus ou moins hautes : Causses, Jura, descente de corde lisse. Utilisez les échelles
Alpes, Pyrénées existent d'immenses territoires sous lesquels souples. Faites assurer chaque explorateur par
on peut se « promener ». Certes, tout le monde ne peut se l'équipe de surface.
permettre de participer aux explorations du gouffre de la Pierre- NE MANQUEZ PAS DE VOUS RENSEIGNER
Saint-Martin, qui avec ses 659 m de profondeur est un des avant l'expédition sur les prévisions météorolo­
giques, sur les variations de la rivière en fonction
domaines souterrains les plus importants. Mais dans les
des pluies.
Causses, en Dordogne et ailleurs, de petites grottes sont à la Considérez comme une règle absolue que l'on ne
portée des débutants. doit s'aventurer dans les galeries d'une rivière
active qu'après s'être entouré du maximum de
Descendre par ses propres moyens, à la seule lueur de la
précautions, la plus essentielle étant évidemment
lampe de son casque, esttout de même plus emballant que de de renoncer à toute expédition lorsque le temps
visiter les grottes aménagées pour les touristes et qui pourtant est incertain.
ne manquent pas de charme.
Jean LERFUS.