Page 4 - Coeurs Vaillants Num 35
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HISTOIRE DE l’ART
ujourd’hui, si vous le voulez bien, chers petits amis,
A quittant les vieux Chaldéens, nous traverserons la mer
Rouge — celle qui engloutit l’armée du Pharaon —
et nous aborderons en Egypte à la même époque lointaine.
Et, tout de suite, au milieu des sables du désert, sur les
rives fameuses du Nil, nous apercevrons non seulement les
grandes Pyramides dont vous connaissez la silhouette, mais
SEULEMENT, DANS LE LIVRE
IL N'EST PAS ÉCRIT QUE LA
Fig. i PERCHE DOIT SE TERMINER
PAR UN TRUC COMME ÇA /
i.des temples dont les colonnes sont encore debout, et les murs
recouverts de sculptures. ENLEVONS-LE
C’est que, à la différence des Asiatiques, les Egyptiens DONC f
avaient chez eux de la pierre; ils surent l’utiliser d’une façon
étonnante.
Pour bien construire, il faut des architectes savants et des
ouvriers habiles. Les Egyptiens eurent les deux.
Leurs grandes Pyramides sont encore un sujet d’admira
tion pour le monde entier. Songez qu’elles sont dressées là
depuis cinq mille ans et qu’aucune réparation n’a jamais été
nécessaire... Qu’elles sont composées d’un nombre de blocs de
pierre tel qu’avec une seule pyramide on construirait une ville.
Et pourquoi, allez-vous me dire, semblable amoncellement
de -pierres ?
La pyramide, voyez-vous, est une tombe, et une tombe
royale, à une époque où le roi est presque considéré comme
un dieu. Elle est destinée à abriter la momie (c’est-à-dire le VOILA LA HAUTEUR. A FRANCHlR !
corps embaumé et enveloppé de bandelettes) dans laquelle J’AI LIMPRESSION QUE LE SAUT
les Egyptiens croyaient que 1’ « ombre » du mort continuait A LA PERCHE EST UN SPORT
à vivre pour l’éternité.
QUE JE PRATIQUERAI A
Il fallait fa;>e grand — c’était un hommage. Il fallait
faire solide pour que cet abri dure
toujours.
Les particuliers riches apportèrent
aussi un grand soin à la préparation
de leurs sépultures qui, sans égaler
celle du roi, ont encore la taille d’une
maison, avec des chambres et des cou
loirs.
Ces chambres, ces couloirs, on les
décorait de sculptures et de peintures.
Ainsi, croyait-on, le mort ne s’ennuyait
_____ pas. Et les Egyptiens poussaient mê-
Flfl- 11________ mêla naïveté jusqu’à meubler
l’intérieur des sépultures... pour que le mort y retrouve le même
confort que chez lui !
Pour rappeler, par exemple, qu’un riche propriétaire avait .. - — - - . - — —„qucr à elle-mcnie les rç=
eu des terres dans la vallée du Nil toute proche, on repré iodations qu’elle leur a adressées...
sentait ses champs, ses serviteurs, son bétail sur les murs dit plus rien et «e borne à battre des
de son tombeau. • temps en temps pour se donner un
atercice.
Ainsi s’explique cette scène de labour (fig. I). Voyez nent, Annie la trouvera maigrie au
les bœufs attelés, l’homme à la charrue, l’autre frappant les car rien ne fait diminuer l'appétit
animaux ! Si le dessin ep est encore très raide, le sujet est âe s’ennuyer et Margot, qui s’ennuie,
clair, plein de mouvement et d’expression. L’artiste qui a fait je guère.
cela avait du goût et déjà du talent. fu’cst-ce qu’on pourrait bien faire
muser ? soupire Fanfan.
Quant aux petits signes que vous voyez sur le fond (une
coupe, un œil, deux jambes, des oiseaux, des plumes, etc.) (Voir la suite page 8.)
ce sont les caractères avec lesquels les Egyptiens écrivaient
leur langue, l’équivalent de nos lettres de l’alphabet.
Mais, pour tracer ces lignes, il faut être plus adroit que nez bien votre prochain numéro
ir c'est dans huit jours que nous
pour tenir un stylo ! Et dans ce temps-là, peu de gens allaient
à l’école. enterons la publication d'un
au roman passionnant :
Ceux qui savaient cette écriture compliquée étaient rares :
on les appelait les scribes. Comme les services qu’ils rendaient Aventures de Gringalet
étaient grands, on les a souvent représentés en statues.
Le Patronage Saint-Joseph de Lal-
La figure 2 vous montre le « Scribe accroupi ». Sur ses laing (Nord) mène une active pro-
genoux il a posé son rouleau de papyrus (le seul papier connu pagande pour que tous ses mem-
alors), tandis qu’il écrit avec un roseau. Il a dressé la tête bres soient abonnés.
et écoute attentivement ce que lui dicte son maître, sans doute.
Si vous, voyiez de près ce beau portrait, vous seriez moins a»,.»a...A«a. *
impressionnés de ses cinq mille ans que frappés par son air
de jeunesse et de vie... : Les Cœurs Vaillants
Mais ne croyez pas que tous les scribes se ressemblent
absolument et ne vous imaginez pas que le vôtre est sorti de ne se découragent jamais ■
son tombeau pour venir vous parler de l’histoire de l’art ! >
>
Le scribe. A