Page 4 - Coeurs Vaillants Num 35
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Q (276)                                                                                                                           (26-8-34X
                   HISTOIRE DE l’ART



                       ujourd’hui, si vous le voulez bien, chers petits amis,
                   A     quittant les vieux Chaldéens, nous traverserons la mer
                         Rouge — celle qui engloutit l’armée du Pharaon —
                       et nous aborderons en Egypte à la même époque lointaine.
                       Et, tout de suite, au milieu des sables du désert, sur les
                   rives fameuses du Nil, nous apercevrons non seulement les
                   grandes Pyramides dont vous connaissez la silhouette, mais

















                                                                                                                       SEULEMENT, DANS LE LIVRE
                                                                                                                        IL N'EST PAS ÉCRIT QUE LA
                                           Fig. i                                                                       PERCHE DOIT SE TERMINER
                                                                                                                         PAR UN TRUC COMME ÇA /
                   i.des temples dont les colonnes sont encore debout, et les murs
                   recouverts de sculptures.                                                                                      ENLEVONS-LE
                       C’est que, à la différence des Asiatiques, les Egyptiens                                                               DONC f
                    avaient chez eux de la pierre; ils surent l’utiliser d’une façon
                    étonnante.
                       Pour bien construire, il faut des architectes savants et des
                    ouvriers habiles. Les Egyptiens eurent les deux.
                       Leurs grandes Pyramides sont encore un sujet d’admira­
                    tion pour le monde entier. Songez qu’elles sont dressées là
                    depuis cinq mille ans et qu’aucune réparation n’a jamais été
                    nécessaire... Qu’elles sont composées d’un nombre de blocs de
                    pierre tel qu’avec une seule pyramide on construirait une ville.
                       Et pourquoi, allez-vous me dire, semblable amoncellement
                    de -pierres ?
                        La pyramide, voyez-vous, est une tombe, et une tombe
                    royale, à une époque où le roi est presque considéré comme
                    un dieu. Elle est destinée à abriter la momie (c’est-à-dire le                                  VOILA LA HAUTEUR. A FRANCHlR !
                    corps embaumé et enveloppé de bandelettes) dans laquelle                                       J’AI LIMPRESSION QUE LE SAUT
                    les Egyptiens croyaient que 1’ « ombre » du mort continuait                                    A LA PERCHE EST UN SPORT
                    à vivre pour l’éternité.
                                                                                                                    QUE JE PRATIQUERAI A
                        Il fallait fa;>e grand — c’était un hommage. Il fallait
                                        faire solide pour que cet abri dure
                                        toujours.
                                          Les particuliers riches apportèrent
                                        aussi un grand soin à la préparation
                                        de leurs sépultures qui, sans égaler
                                        celle du roi, ont encore la taille d’une
                                        maison, avec des chambres et des cou­
                                        loirs.
                                          Ces chambres, ces couloirs, on les
                                        décorait de sculptures et de peintures.
                                        Ainsi, croyait-on, le mort ne s’ennuyait
                                   _____ pas. Et les Egyptiens poussaient mê-
                           Flfl- 11________ mêla naïveté jusqu’à meubler
                    l’intérieur des sépultures... pour que le mort y retrouve le même
                    confort que chez lui !
                       Pour rappeler, par exemple, qu’un riche propriétaire avait   ..   -   —   -    -     .  -      —           —„qucr à elle-mcnie les rç=
                    eu des terres dans la vallée du Nil toute proche, on repré­                                             iodations qu’elle leur a adressées...
                    sentait ses champs, ses serviteurs, son bétail sur les murs                                             dit plus rien et «e borne à battre des
                    de son tombeau.                                                                                         • temps en temps pour se donner un
                                                                                                                            atercice.
                        Ainsi s’explique cette scène de labour (fig. I). Voyez                                              nent, Annie la trouvera maigrie au
                    les bœufs attelés, l’homme à la charrue, l’autre frappant les                                            car rien ne fait diminuer l'appétit
                    animaux ! Si le dessin ep est encore très raide, le sujet est                                            âe s’ennuyer et Margot, qui s’ennuie,
                    clair, plein de mouvement et d’expression. L’artiste qui a fait                                          je guère.
                    cela avait du goût et déjà du talent.                                                                    fu’cst-ce qu’on pourrait bien faire
                                                                                                                             muser ? soupire Fanfan.
                        Quant aux petits signes que vous voyez sur le fond (une
                    coupe, un œil, deux jambes, des oiseaux, des plumes, etc.)                                                 (Voir la suite page 8.)
                    ce sont les caractères avec lesquels les Egyptiens écrivaient
                    leur langue, l’équivalent de nos lettres de l’alphabet.
                       Mais, pour tracer ces lignes, il faut être plus adroit que                                           nez bien votre prochain numéro
                                                                                                                            ir c'est dans huit jours que nous
                    pour tenir un stylo ! Et dans ce temps-là, peu de gens allaient
                    à l’école.                                                                                              enterons la publication d'un
                                                                                                                            au roman passionnant :
                        Ceux qui savaient cette écriture compliquée étaient rares :
                    on les appelait les scribes. Comme les services qu’ils rendaient                                         Aventures de Gringalet
                    étaient grands, on les a souvent représentés en statues.
                                                                             Le Patronage Saint-Joseph de Lal-
                       La figure 2 vous montre le « Scribe accroupi ». Sur ses   laing (Nord) mène une active pro-
                    genoux il a posé son rouleau de papyrus (le seul papier connu   pagande pour que tous ses mem-
                    alors), tandis qu’il écrit avec un roseau. Il a dressé la tête   bres soient abonnés.
                    et écoute attentivement ce que lui dicte son maître, sans doute.
                       Si vous, voyiez de près ce beau portrait, vous seriez moins                  a»,.»a...A«a.       *
                    impressionnés de ses cinq mille ans que frappés par son air
                    de jeunesse et de vie...                              : Les Cœurs Vaillants
                        Mais ne croyez pas que tous les scribes se ressemblent
                    absolument et ne vous imaginez pas que le vôtre est sorti de   ne se découragent jamais              ■
                    son tombeau pour venir vous parler de l’histoire de l’art !                                          >
                                                                                                                         >
                                                          Le scribe.                                                    A
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