Page 4 - Coeurs Vaillants Num 31
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4 (244) (29-7-34) CŒURS VA,
SI NOUS FAISIONS
VN GRAND VOYAGE
Après notre « croisière » à travers l'espace et nos escales IL S'AGIT DE ME FAIRE PARDONNER MA DERNIERE
dans les lointaines plages du ciel, nous voici rentrés au port. MALADRESSE
Avouez, chers petits amis, qu'il fait bon s'asseoir sur la terre
ferme !
Que diriez-vous, si, gardant les yeux fixés sur
cette immensité que nous venons d'apprendre
• g à découvrir, nous guettions le passage d'un
astre étrange et vagabond, sorte d'étoile che-
* velue et flamboyante, majestueuse comme une
r .■ reine, mystérieuse comme une messagère ?
*« Vous ne demandez pas mieux ? Le repos est
bien gagné et, déjà, la belle inconnue exerce sur vous son
attrait. Vous avez bien compris qu'il s'agit d'une comète ?
Ayez seulement de la patience : votre attente peut durer ac
très longtemps.
Autrefois, figurez-vous, l'annonce d'une comète était
accompagnée de très grandes craintes. Nos aïeux qui étaient
facilement superstitieux considéraient ces astres comme
funestes. Ils y voyaient le présage d'une ère de malheurs :
guerre, famine, épidémie.
En fait il y eut des coïncidences fâcheuses.
On en vit une en l'an 43, l'année même de l'assassinat
du grand César...
On attribua à la comète de 1.500 la tempête qui causa
la mort du célèbre navigateur portugais qui découvrit le
cap de Bonne-Espérance.
Enfin cinquante-cinq ans plus tard l'empereur Charles-
Quinf à l'annonce, dit-on, du passage de la comète, renonça
à son pouvoir sur ses vastes Etats et se retira dans un monas
tère.
Mais vous pensez bien que s'il n'y avait pas eu de comète,
César serait mort quand même en 33, le navigateur por
tugais n'aurait pas moins péri dans une tempête et
Charles-Quint se serait tout autant dessaisi du pouvoir.
LaïsSbns donc ces superstitions de côté et soyons tout à
l'admirable spectacle qui nous attend.
C'est l'instant solennel où l'astre apparaît : je vous vois
vous dresser attentifs, haletants.
Voici dans un éblouissement le ciel traversé par ce joyau
que l'on dirait échappé d'un écrin, sa fête brillante pro
longée par une queue de pierreries.
C'est une grande dame étalant sa longue traîne derrière
elle.
On dirait un personnage échappé d'une légende dorée et
magnifique. Les autres étoiles ont pâli, de jalousie sans
doute ? Et la jolie voyageuse est allée porter plus loin, à
l'admiration d'autres planètes, sa gloire de si courte durée.
Car les planètes semblent n'avoir d'autres préoccupations
que de courir d'un soleil à l'autre, de visiter de nouveaux
deux sans songer à l'étonnement dans lequel elles nous
plongent.
Elles volent sans trêve ni repos et si elles pouvaient nous
conter leur histoire, avec quel bonheur écouterions-nous les
descriptions enchantées des séjours quelles ont effleurés.
Mais, hélas, ces belles exploratrices sont muettes et c'est
nous qui devons nous efforcer de reconstituer leur étonnant
voyage.
Toutes vagabondes quelles sont, elles suivent dans l'es
pace des courbes très allongées et reviennent périodique
ment au même endroit. C’est ainsi que la belle comète
dite de Halley (du nom de l'astronome qui l'a étudiée) re
vient au même point tous les soixante-seize ans.
Vos parents se souviennent de son passage en 1910.
Elle reviendra de nouveau en 1986.
Oui, dans cinquante-deux ans.
,, V°?.s serez Ç1rands-papas alors... et vous serez très fiers
d expliquer à vos petits-fils le passage de la comète...
Le patronage Saint-Joseph, à Saint-Sauveur (Haute-Saône), compte Bonnes vacances à nos amis du Pe
M. le Météore. de nombreux Cœurs Vaillants qui sont aussi de bons propagandistes. à Yssingeaux (Haute-Lo
A la ville, à la campagne, a la mer, a la moi
En vente à « CŒURS VAILLANTS », 82, rue de l’Université, Paris (7°). Prix< : 2 fr. 50 i