Page 4 - Coeurs Vaillants Num 31
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                    SI NOUS FAISIONS

                    VN GRAND VOYAGE

                      Après notre « croisière » à travers l'espace et nos escales                         IL S'AGIT DE ME FAIRE PARDONNER MA DERNIERE
                    dans les lointaines plages du ciel, nous voici rentrés au port.                       MALADRESSE
                    Avouez, chers petits amis, qu'il fait bon s'asseoir sur la terre
                    ferme !
                                Que diriez-vous, si, gardant les yeux fixés sur
                              cette immensité que nous venons d'apprendre
                      • g à découvrir, nous guettions le passage d'un
                              astre étrange et vagabond, sorte d'étoile che-
                     *        velue et flamboyante, majestueuse comme une
                       r .■ reine, mystérieuse comme une messagère ?
                     *«         Vous ne demandez pas mieux ? Le repos est
                    bien gagné et, déjà, la belle inconnue exerce sur vous son
                    attrait. Vous avez bien compris qu'il s'agit d'une comète ?
                      Ayez seulement de la patience : votre attente peut durer                                                                                       ac
                    très longtemps.
                      Autrefois, figurez-vous, l'annonce d'une comète était
                    accompagnée de très grandes craintes. Nos aïeux qui étaient
                    facilement superstitieux considéraient ces astres comme
                    funestes. Ils y voyaient le présage d'une ère de malheurs :
                    guerre, famine, épidémie.
                      En fait il y eut des coïncidences fâcheuses.
                      On en vit une en l'an 43, l'année même de l'assassinat
                    du grand César...
                      On attribua à la comète de 1.500 la tempête qui causa
                    la mort du célèbre navigateur portugais qui découvrit le
                    cap de Bonne-Espérance.
                      Enfin cinquante-cinq ans plus tard l'empereur Charles-
                    Quinf à l'annonce, dit-on, du passage de la comète, renonça
                    à son pouvoir sur ses vastes Etats et se retira dans un monas­
                    tère.
                      Mais vous pensez bien que s'il n'y avait pas eu de comète,
                    César serait mort quand même en 33, le navigateur por­
                    tugais n'aurait pas moins péri dans une tempête et
                    Charles-Quint se serait tout autant dessaisi du pouvoir.
                      LaïsSbns donc ces superstitions de côté et soyons tout à
                    l'admirable spectacle qui nous attend.
                      C'est l'instant solennel où l'astre apparaît : je vous vois
                    vous dresser attentifs, haletants.
                      Voici dans un éblouissement le ciel traversé par ce joyau
                    que l'on dirait échappé d'un écrin, sa fête brillante pro­
                    longée par une queue de pierreries.
                      C'est une grande dame étalant sa longue traîne derrière
                    elle.
                      On dirait un personnage échappé d'une légende dorée et
                    magnifique. Les autres étoiles ont pâli, de jalousie sans
                    doute ? Et la jolie voyageuse est allée porter plus loin, à
                    l'admiration d'autres planètes, sa gloire de si courte durée.
                      Car les planètes semblent n'avoir d'autres préoccupations
                    que de courir d'un soleil à l'autre, de visiter de nouveaux
                    deux sans songer à l'étonnement dans lequel elles nous
                    plongent.
                      Elles volent sans trêve ni repos et si elles pouvaient nous
                    conter leur histoire, avec quel bonheur écouterions-nous les
                    descriptions enchantées des séjours quelles ont effleurés.
                      Mais, hélas, ces belles exploratrices sont muettes et c'est
                    nous qui devons nous efforcer de reconstituer leur étonnant
                    voyage.
                      Toutes vagabondes quelles sont, elles suivent dans l'es­
                    pace des courbes très allongées et reviennent périodique­
                    ment au même endroit. C’est ainsi que la belle comète
                    dite de Halley (du nom de l'astronome qui l'a étudiée) re­
                    vient au même point tous les soixante-seize ans.
                      Vos parents se souviennent de son passage en 1910.
                      Elle reviendra de nouveau en 1986.
                      Oui, dans cinquante-deux ans.
                     ,, V°?.s serez Ç1rands-papas alors... et vous serez très fiers
                    d expliquer à vos petits-fils le passage de la comète...
                                                                             Le patronage Saint-Joseph, à Saint-Sauveur (Haute-Saône), compte   Bonnes vacances à nos amis du Pe
                                                      M. le Météore.         de nombreux Cœurs Vaillants qui sont aussi de bons propagandistes.         à Yssingeaux (Haute-Lo


                                                                                          A la ville, à la campagne, a la mer, a la moi


                                                                                    En vente à « CŒURS VAILLANTS », 82, rue de l’Université, Paris (7°). Prix< : 2 fr. 50 i
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