Page 35 - Coeurs Vaillants Num 15
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     ses prévisions de perte, car de nombreux avions à croix gammée   heureux équipages sont tués ou blessés par les empennages
     manquent au retour. Hélas! cela ne l'incitera pas à s'arrêter   de leur propre appareil, mais chacun peut croire en sa chance.
     là.                                                       Les premiers, les Russes ont compris dès 1935 que le para­
                                                              chute pouvait être un excellent moyen pour implanter des
                                                              troupes par surprise au-delà des lignes ennemies. Ils mettent
                  LES PROGRÈS TECHNIQUES
                                                              au point des appareils permettant de sauter sans danger,
       En vingt ans de paix, les avions militaires ont fait des progrès   créent une véritable flotte de transports de troupes et entraînent
     considérables. Profitant de toute l’expérience acquise lors   les hommes au cours de manœuvres très spectaculaires que
     des raids toujours plus hardis qui ont réduit de façon extra­  personne ne prend très au sérieux, à l’exception des Alle­
      ordinaire les dimensions de la planète, les appareils emportent   mands. L'Allemagne ne pouvant disposer assez rapidement
     à présent plusieurs tonnes à des vitesses vertigineuses et ce   d'un suffisamment grand nombre de transports de troupes
     jusqu’à plus de 10 000 mètres d'altitude. Les pilotes ne sont   à moteur, son état-major décide de construire de grands pla­
     plus en plein vent, mais protégés par des verrières de plexi-   neurs qui seront tirés par les gros Junkers 52 et 53, au moyen
     glass qui accroissent énormément le confort. C'est d'ailleurs   d'un câble. Les planeurs seront les Gotha 240, enlevant une
     une nécessité et non un luxe, car aux grandes altitudes on   vingtaine d'hommes, le Messerschmitt 321 aussi, appelé
     rencontre vite des températures de — 50 degrés, et la raré­  « le Géant » parce qu'il transporte rien moins que 140 hommes
     faction de l’air exige des installations d'oxygène.      en armes. (Ce dernier appareil recevra bientôt six moteurs qui
       Les perfectionnements de la radio ont permis de doter les   le rendront indépendant.) La vitesse des trains d'avions est
     avions de la « phonie », ce qui rend possible pour les équi­  faible, mais l’Allemagne ne manque pas de chasseurs pour
      pages de communiquer avec le sol en parlant normalement   protéger ses convois.
     et non plus en utilisant le morse qui demandait un grand
     entraînement et manquait de rapidité. Les portées sont encore
     faibles, de l'ordre d'une dizaine de kilomètres, mais elles aug­       L'ÉPOPÉE SCANDINAVE
      menteront bientôt jusqu'à couvrir tout un continent. Ce n'est   Au début du printemps de 1940, les avions allemands
      plus en battant des ailes que le chef d'escadrille attire l'atten­  reprennent la piste, mais cette fois en direction du Danemark
     tion de ses hommes, mais en parlant dans son laryngophone,   et de la Norvège. Le premier pays, trop faible pour résister,
      pouvant préciser ses intentions, avertir d'un danger, donner
     un ordre. j                                              capitule immédiatement, mais la Norvège ne l’entend pas
                 /                                            de cette oreille, et c’est sur son territoire que se feront les pre­
                                                              miers grands mouvements de troupes aéroportées. Les Me 110,
                 / LE PARACHUTE                               les D. F. S. 50, petits planeurs ne chargeant qu'une dizaine
                                                              d'hommes, parachutent les combattants aux points critiques,
       Le parachute dans son principe est connu depuis longtemps,   ou, quand cela s'avère possible, les déposent sur les terrains
      mais à présent II est passé dans les mœurs. Tous les aviateurs   norvégiens qui n'ont pas été détruits. Près d'Oslo, on débarque
      militaires en sont dotés et plusieurs lui devront bientôt la vie.   3 000 hommes en quarante-cinq minutes après que des para­
      Désormais, lorsqu'un avion est touché, qu'il parte en vrille,   chutistes de choc eurent maîtrisé par surprise les défenseurs.
      qu’il brûle, il reste aux hommes une possibilité de survie, et   Les Anglais interviennent, ils tentent de protéger ce qui
      ce sentiment de ne plus être fatalement voué à une mort hor­  reste de côtes libres à la Norvège, mais là encore c'est l'avia­
      rible suffit pour faire admettre un équipement coûteux et mal   tion qui jouera la carte décisive. Côté allemand, elle est abon­
      commode. Bien sûr, il ne faut pas se leurrer! Sortir d'un avion   dante, moderne et bien organisée. Côté anglais, les avions
      en détresse est très difficile. Bien souvent, en sautant les mal­
                                                              manquent de rayon d'action et sont à bout de course pour
                                                              le seul trajet qui les amène d'Angleterre en Norvège. La lutte
                                                              est inégale. En mai 1940, le gouvernement anglais abandonne.
                                                              Chamberlain, chancelier de l'Empire britannique, reconnaît à
                                                              la Chambre des Communes : « Nous n’avons pas la maîtrise
                                                              de l'air, et c'est elle qui aujourd'hui décide. »
                                                                                                         (A suivre.)
                                                                                               Jean-Paul BENOIT.
















                                                                                          le pot de colle

                                                                                        ADHÉSINE
        Un chasseur soviétique Mig et un
        aviateur français s'apprêtant à partir
                  en mission.
                                                                                          le bcUL muni d'un
                                            5
                                                                                          couvercle hermétique.
                                                                                          Sa colle ne sèche pas.

                                                                                        — EXIGEZ-LE
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