Page 76 - Au pays bleu
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Si loin que je porte mon regard, je n'aperçois que
de l'eau, une eau d'un bleu à peine plus toncé que le ciel,
et où le soleil 1net des étincelles.
Cette eau ne sonnneille pas, comme celle du port : elle
est vivante. Elle s'agilc, elle parle, elle chante. Par
moment même, ou croirait qu'elle pleure.
De la plage, où nous sommes a is, je la vois qui
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s'enfle et sesoulèvc. ncvaguc 'e tforméc.Elles'avance,
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grossit, se soulève encore, se drcs c en miroitant et, sou-
dain, se brise et écume. Puis elle s'étend ur le oable et
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rebrous c chemin , pour lai scr la vague qui la uit e briser
à son tour ... Et c'c t ain i sans arrêt. On dirait que la
même vague toujours renaît et ... (' bri c.
Il me semble qu'on s' ndormirait vite, le oir, au ber-
cement de celte mu iquc.
A une extrémité de la plage, nu gros rocher noir sort
de l'eau. L'une aprè l'autre, infatigablement, les vagues
l'attaquent et le blanchis eut d'écum9.
Là, elles parais cnt plu hautes et plus fortes, et leur
voix a des accents de colère.
Dans le ciel tournent de grands oiseaux blancs. Ils se
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