Page 60 - Au pays bleu
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des cris que je comprends parfaitement et qui signifient:
« Venez _voir le petit garçon qui vole! Venez voir! »
Mais le vent se met à souffler et 111'e1nporte connne
u~e feuille sèche. Par bonheur, je 1n'accroche à un grôs
nuage et je réussis à y 1nonter. l\1e voilà en sûreté. l\Ion
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nuage est une sorte de bateau qui vogue dans le ciel. Il
est fait d'ouate toute blanche, et il étilicelle 1nagnifique-
1nent au soleil.
Hélas! 1nes pieds enfoncent dans l'ouate peu à peu.
Le n1rnge s'étire2, s'étire ... Et, tout à coup, je tmnbe ...
Où suis-je à présent? Sur un arbre énonne, aus
feuilles larges et rondes. Je n'ai point de 1nal. l\1ais con1-
ment descendre d'un arbre si haut?
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Q '
I C I
« C oa.... oa .... » u y a-t-1 encore ....
?
Je lève la tête ... Oh! là, juste au-dessus de 111oi glisse
un lézard géant, aux yeux piqués de sang. Il saute sur la
branche où je suis assis.
« Coal. .. Coa! ... » En langage de lézard, cette vilaine
musique doit vouloir dire :
« Attends un peu, toi! Je vais te manger tout cru. >.
Oui, c'est cela. Le terrible ani111al ouvre sa gueule, et
je vois ses aITreuses dents de scie.
Le lézard avance ; je recule. Il avance encore ; je recule
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