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SEPTEMBRE ET OCTOBRE           153
          Est-il préférable de lie laisser pour l’hiver que le
        nombre de rayons occupés en septembre par les abeilles
        et même d’en retirer un si la force de la population
        indique qu’elle possède encore beaucoup de vieilles
        butineuses destinées à disparaître promptement, ou
        d’en laisser un plus grand nombre sans mettre des par­
        titions ? Depuis plus de vingt ans j’ai appliqué la pre­
        mière méthode avec un succès qui ne s’est jamais
        démenti ; mais la seconde a ses partisans, et au point
        de vue de la santé des abeilles elle n’offre pas d’incon­
        vénient lorsque leur groupe est suffisamment fort.
          M. Gaston Bonnier s’est convaincu par des expé­
        riences conduites avec beaucoup de soin (Revue 1891,
        février et supplément) qu’un cadre garni de cire pro­
        duit sensiblement le même effet qu’une partition au
        point de vue du rayonnement de la chaleur. Certains
        apiculteurs en ont conclu que les planches des parti­
        tions étaient inutiles, mais M. Bonnier n’a pas dit cela.
        Son expérience n’a pas de sanction pratique, elle est
        de pure science. Elle n’empêche pas que les partitions
        soient très commodes pour rétrécir à volonté le nid à
        couvain et permettre de bourrer l’intervalle vide avec
        du papier, de la laine de bois, de la paille, en sorte
        que les abeilles ne chauffent de la ruche que l’espace
        réduit qu’on leur a laissé. Evidemment, on peut, à la
        rigueur, laisser quelques cadres de plus \ mais alors
        la consommation est plus forte, et nous avons un grand

           1. A la condition, ajoutons-nous, qu’il n’y ait pas, dans la partie
        supérieure de la ruche, de fissure permettant qu’un véritable courant
        d’air s’établisse de bàs en haut autour du groupe. Si l’air entourant
        le groupe des abeilles se déplace plus ou moins rapidement, le froid
        qui en résulte les force ù consommer davantage : or, le but que l’on
        recherche avant tout, dans l’hivernage, c’est de réduire la consomma­
        tion à son minimum.
           Il se produit bien une légère circulation à travers les matières
        poreuses servant de couverture aux cadres, mais elle est très lente
        et n’atteint jamais les proportions de ce qu’on appelle un courant d’air.
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