Page 83 - Chartreuse de Vallon
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72         LA  CHARTREUSE  DE  RIPAILLE-VALLON

                         Charles-Emmanuel  J••  de  Savoie  vend  à  Sire  François  de
                         Bellegarde,  le  droit  de  rachat  sur  le  domaine  de  Vallon.
                         C'est  fort  !  Il  semble  que  cet  acte  interdise  désormais  aux
                         PP.  Chartreux  tout  espoir  de  retour.  Les  religieux  le  com-
                         prennent  de  la  sorte.  Aussi,  le  Chapitre  Général  de  l'année
                         suivante  (1576)  répartit  entre  les  deux  chartreuses  de
                         Pomier  et  de  1'Iélan,  les  derniers  biens  que  Vallon  pos-
                         sède  encore  en  dehors  des  pays  récemment  occupés  par
                         les  Bernois.
                            A  Pomier,  il  donne  «  les  vignes,  terres  et  maisons  si-
                         tuées  sur le  mandement de  Bonne et de  Boëge  ".  A  Mélan
                         tout  ce  que  Vallon  possède  sur  la  paroisse  de  Mieussy.




                            ::\-lais  c'est  précisément  alors  que  tout  espoir  humain
                         est  perdu,  qu'intervient  la  Providence,  et  souvent  de  la
                         manière  la  plus  inattendue.  Nous  allons  le  constater  pour
                         Vallon.
                             Soit  désir  de  revanche,  soit  exaspération  pour  les  pré-
                         tentions  mal  déguisées  du  nouveau  duc  de  Savoie,  les
                         Suisses  envahissent  de  nouveau  le  Chablais  (1589),  malgré
                          les  engagements  de  Lausanne.  Cette  violation  du  traité
                          ,léliait,  par  le  fait  même,  le  prince  de'  l'engagement  <,ous-
                          cril  par  Emmanuel-Philibert  I"  dans  le  même  acte  diplo-
                          rna füJue.  Son  successeur  en  profite  aussitôt,  et  s'occupe
                          avec  ardeur  du  rétablissement  de  la  ReEgion  et  des  Com-
                          nrnnautés  religieuses.
                             Tout  d'abord,  il  arrête  avec  ~Igr  de  Granier,  évêque  de
                          Genève  (réfugié  à  Annecy),  un  plan  de  ministère  pour  la
                          conversion  du  Chablais  et  des  Baillages.  St  François  de
                          Sales  et  quelques  PP.  Capucins,  parmi  lesquels  le  P.  Ché-
                          rubin,  sont  choisis  comme  pionniers  de  cette  grande  œu-
                          vre  apostolique.  On  sait  comment  ils  la  menèrent  à  bonne
                          fin.  Les  Quarante  Heures  d'Annemasse  (1597,  celles  de
                          Thonon  (1598)  donnèrent  des  résultats  connus  de  tous.  En
                          cette  dernière  solennité,  le  Duc  annonçait  comme  un  fait
                          accompli  la  fin  de  la  Réforme  en  Chablais.  Bellevaux,  au
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