Page 265 - La Lecture Expressive
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          Lecture         128.  Ulysse et Nausicaa


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        , ,   tJlysse,  un  des  héros de la guerre de Trole,  subit maintes aventures avant
         de pouvoir regagner sa patrie.  Il vient d'être jeté, à moitié noyé, sur des rives
        : inconnues. Le hasard heureux veut que la fille  du roi, Nausicaa, vienne laver
         à la rivière près du lieu où gît Je  pauvre errant.
          1.  « Père chéri, ne me feras-tu point préparer un grand et rapide
        chariot,  afin que j'emporte au lavoir nos riches vêtements? Car ils
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        sont étendus pleins de souillures  ,  et il te sied  de t'asseoir au conseil
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        vêtu d'habits sans taches. Tu as dans ton palais cinq fils.  Deux sont
        mariés ; les  autres,  encore  dans  leur  florissante  jeunesse,  veulent
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        toujours aller à la danse avec des vêtements frais lavés, et c'est moi
        que ce soin regarde. »
          Elle dit, et il lui répond :
          11  Je ne te refuse point mes mules, enfant, ni rien autre chose. Va,
        mes serviteurs te prépareront un chariot grand et rapide. »
          2.  Le chariot est préparé ; Nausicaa y porte les vêtements, tandis
        que sa mère  remplit une corbeille  de  mets  abondants et  variés  et
        verse du vin dans une outre de peau de chèvre. La jeune fille monte,
        et sa mère lui donne, dans un flacon  d'or, de  l'huile parfumée pour
        elle et ses suivantes.
          Alors elle saisit le fouet et les rênes, puis excite les mules. Celles-ci,·
        en piétinant à grand bruit, s'élancent pleines d'ardeur et emportent
        les vêtements avec Nausicaa que toutes ses  femmes  accompagnent.
          3.  Lorsqu'elles arrivent aux bords  riants  du  fleuve  limpide,  où
        sont creusés  des  lavoirs toujours pleins  d'une  eau  claire  et  abon-
        dante, elles  détachent du chariot les  mules  et les  poussent  le  long
        du  fleuve  tourbillonnant  pour  qu'elles  paissent  un  gazon  doux
        comme le  miel.
          Cependant  les  jeunes  filles  prennent  à  bras  les  vêtements,  les
        plongent dans l'eau profonde et les foulent de  leurs pieds,  au  fond
        des lavoirs, avec un entrain joyeux.
          Bientôt, elles les ont lavés; alors elles les étendent avec soin sur les
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