Page 253 - La Lecture Expressive
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       Lecture     122.  Une journée  à  la  ferme


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     •   Fritz Kobus passe quelques semaines chez son fermier Christel (lecture 121,
     \  p. 244).  Il est fort bien soigné par Süzel, la fille  du fermier.

       1.  FRITZ.  -  Je suis ici  bien tranquille ... Je me promène,  je vais
     à  la  pêche ...  sans  parler  de  tes  bons  soins,  Sûzel,  car,  on  peut  le
     dire,  tu  as  soin  de  moi.
       SuzEL.  -  Oh!  monsieur  Kobus,  je  fais  ce  que  je  peux.  Vous
     savez, nous n'avons pas grand'chose à la maison, ce n'est pas comme
     à Clairefontaine,  où mademoiselle  Catherine  trouve ce  qu'elle veut
     sur le  marché.
       FRITZ  ls'asseyanl).  -  Bah I bah!  tu  t'y connais  aussi  bien  que
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     Catherine.  Tu  me  gâtes  •  J'ai envie  de  rester ici.  (IL  la  regarde  en
     riant).
       SuzÈL.  -  Vous  dites  cela  pour rire,  monsieur  Kobus.

       2.  FRITZ.  -  Non,  je  parle  sérieusement.  Voyons,  qu'est-ce que
     tu dirais si  je m'installais à la  ferme  ?
       SuzEL.  -  Oh I le  père  et la  mère  seraient bien  contents.
       FRITZ.  -  Et toi,  Sùzel 1
       SuzEL. -  Moi  aussi,  monsieur  Kobus.
       FRITZ. -  Oui ... oui ... tu dis cela ... mais ça t'ennuierait bien vite ...
     (Elle  secolle  la  tête  sans  rien  dire.)  Je. ne suis pas toujours de  bonne
     humeur,  va.  Tiens,  le  premier  jour,  quand  ce  gueux  de  coq  m'a
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     réveillé  le  matin,  si  je  l'avais  tenu  je  lui  aurais  tordu  le  cou!  Ce
     n'était pourtant pas sa faute,  n'est-ce pas ? c'est dans sa nature de
     chanter,  mais  il  m'empêchait  de  me  rendormir!  Eh  bien! vois un
     peu ce que c'est que l'habitude: à présent, jene l'entends même plus,
     je  dors  aussi  bien  et mieux  qu'à  Clairefontaine.
       SUZEL.  -  Mais,  monsieur  Kobus,  c'est  qu'il  ne  chante  plus
       FRITZ.  -  Comment,  tu l'as tué,  Sùzel ! Un  si  beau  coq!
       SuzEL.  -  Oh!  non !  Il  chantait le  matin,  comme  tous  les  coqs,
     quand  le  petit  jour  se  glisse  dans  la  lucarne  du  poulailler ...  J'ai
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