Page 214 - La Lecture Expressive
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          Leoture       103.  La  Biche  et  l'Enfant
           Ce  soir,  je  regardais  Laurence  à  la  clarté,
           Du  foyer  flamboyant  sur  son  front  reflété 1,
           Pendant qu'assis  à  terre  il  regardait lui-même,
           Jouer entre  ses  pieds  le  jeune  faon  qu'il  aime.
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           Jamais rien  de  si  doux  et de  si  gracieux  3
           Que  la  biche  et l'enfant ne  s'ofîrit  à  mes  yeux.
           Repliant  ses  pieds  Lianes  sous  son  ventre,  la  biche,
           Comme  dans  l'herbe  molle  où  le  jour  elle  niche,
           S'arrangeait  confiante  entre  ses  deux  genoux,
           Levait sur lui  son  œil  intelligent  et doux,
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           Broutait  entre  ses  doigts  de  tendres  jets  de  saule,
           Allongeait  et  posait  le  col  sur son  épaule,
           Et,  me  jetant.  de  là  son  regard  triomphant,
           Léchait  et  mordillait  les  cheveux  de  l'enfant.
                                  LAMARTINE  (Jocelyn,  Hachette,  éditeur,.
          Les mots  : 1, Reflété  : le  front  de l'enfant reflétait la clarté du foyer,  c'est-
        à-dire  renvoyait  en  reflet  les  rayons  qui  l'illuminaient.  2.  Faon  :  petit  d'une
        biche on d'un  chevreuil.  3.  Gracieux  :  qui plait par le  charme  des  attitudes et
        l'harmonie  des  mouvements.  (l\lême  idée  de  plaire  dans  :  gré,  agrément,
        agréer,  grâce,  gralilude,  etc.) 4.  Jets  de  saule  :  ici,  de  jeunes pousses de  saule;
        on  dit le plus souv-ent  des  rejets.
          Les ld6es  :  Une jeune biche apprivoisée jouant aux pieds d'u!I enfant  : étudiez
        lu traits qui rendent ce  tableau  • s1  doux el  si gracieux».
          Suivez la  période  qui  nous  décrit  les  altitudes  et  les  mouvements  du  faon ;  les
        1,erbes  qui peignent sont mis  en valeur au début de  chaque vers (lesquels?).
          Remarquez ce que ces  attitudes ont de grâce délicate el tendre  : ce ne sont pas
        les  caresses  sournoises  et équivoques  du  chat,  ni  les  mouvements  pétulants  et
        désordonnés  du  chien ... ;  le  poète  prête  à  la  biche  les  sentiments  affectueux  el
        le,  mouvements harmonieux d'une  fillette  jouant avec son frère.
     	
