Page 265 - Histoire de France essentielle
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LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE.  — 257 —           Histoire-Texte.
          elle fut vaincue le 28 mai; beaucoup de sang fut versé; de
          nombreux insurgés furent proscrits.
            3.  Réorganisation de la France. — Le pays pacifié,
          Thiers s’efforça de le délivrer de l’occupation allemande.
          Grâce à son habileté et à la confiance qu’il inspirait, il put
         payer les 5 milliards avant l’époque fixée, et les Allemands
         évacuèrent définitivement le territoire le 20 septembre 1873.
         L’Assemblée nationale décréta que Thiers avait bien mé­
         rité de la patrie. On appela avec raison l’illustre vieillard
         le libérateur du territoire (Jlg. 207).
           Il fallait réorganiser l’armée et reconstituer nos forteresses.
         La loi militaire de 18 J2 rendit le service militaire obliga­
         toire pour tous. Sur toute fa frontière du nord et de l’est, des
         forts furent construits pour protéger la France contre une
         nouvelle invasion.
           4.  Chute de Thiers. Tentative de restauration. —
         Cependant F Assemblée nationale, composée en majorité de
         monarchistes, ne pouvait pardonner à Thiers de travailler à
         l’établissement définitif de la République. Elle le renversa le
         24 mai 1873 et le remplaça par le maréchal de Mac-Mahon
         (jig. 208), qui, pensait-on, serait favorable à une restauration.
           Le prétendant était le comte de Chambord, petit-fils de
         Charles X. Mais les menées des légitimistes échouèrent et
         F Assemblée nationale finit par voter, le 25 février 1875, la
         Constitution républicaine qui subsiste aujourd’hui dans
         ses principaux articles.
           5.  Constitution de 1875. — Elle donna le pouvoir lé­
         gislatif à deux Assemblées : la Chambre des députés et le
         Sénat, et le pouvoir exécutif à un Président de la Répu­
         blique, <'dn pour sept ans par les deux Assemblées réunies
         en Congrès. Le Président gouverne à l’aide des ministres qui
         sont responsables devant les Chambres.
           11 faut maintenant un vote des Chambres pour faire la guerre,
         pour établir des impôts. C’est donc bien la France qui se
         gouverne elle-même par les délégués qu’elle a choisis.
           6.  La République depuis 1875. — Les élections de
         1876 envoyèrent à la Chambre une majorité républicaine :
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