Page 210 - Histoire de France essentielle
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Lectures. — 202 — PERIODE CONTEMPORAINE.
P. Bîneteau. del.
Fig. 170. — Campagne de France.
96° Lecture. — L'invasion en 1814.
Ils ne cherchaient pas seulement le butin, ils voulaient faire la
ruine, le deuil, la désolation. Ils étaient gorgés de vin et d’eau-de-vie;
leurs poches étaient pleines de bijoux; on trouva cinq montres sur le
cadavre d’un cosaque ; leurs liavresacs et leurs fontes étaient bondés
d’objets de toute sorte; les chariots qui suivaient leurs colonnes
étaient chargés de meubles, de bronzes, de livres, de tableaux. Ce
n’était pas assez. Comme ils ne pouvaient cependant tout emporter, il
fallait que la destruction achevât l’œuvre du pillage. Ils brisaient les
portes, les fenêtres, les glaces, hachaient les boiseries, déchiraient les
tentures, incendiaient les granges et les meubles, brûlaient les charrues
et en dispersaient les ferrements, arrachaient les arbres fruitiers et les
pieds de vigne, faisaient des feux de joie avec les meubles, cassaient les
outils des artisans, jetaient au ruisseau les fioles et les bocaux des
pharmaciens, défonçaient les barriques de vin et d’eau-de-vie, inon
daient les caves.
(Henri Hoçssaye.)

