Page 34 - Coeurs Vaillants Num 15
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Il y a quelque temps, nous avons publié dans « Cœurs Vail­        La déclaration de guerre en 1939. Les
           lants » l'histoire de l’aviation des origines à 1918, puis un second   affiches de mobilisation couvrent les
                          épisode allant de 1919 à 1939.



            Aujourd'hui, nous publions la suite de cette histoire durant
            la période de la seconde guerre mondiale. Tu pourras la suivre
                     dans « Cœurs Vaillants » n° 15 au n° 19.

                            UNE ARME TERRIBLE
             En 1939, pour la seconde fois, l’aviation va se trouver mêlée
           au conflit. A nouveau la guerre éclate, plus meurtrière et plus
           aveugle que jamais. L'humanité en folie va s'entretuer durant
           cinq longues années qui verront les plus atroces massacres
           que la Terre ait jamais connus, et cette fois l'aviation ne se
           contentera pas d'être un appoint important, elle devient l'ins­
           trument de guerre par excellence, celui qui rend le pays riche
           en moyens aéronautiques maître de la situation ; condam­
           nant les nations qui en sont dépourvues à se laisser envahir en
           des temps records, à voir leurs convois civils et militaires
           mitraillés sans pitié sur les routes, à voir leurs villes pilonnées
           par des bombardements atroces rasant une capitale en
           quelques heures... Pour la deuxième guerre mondiale, ce qui
           va importer, c’est avant tout la maîtrise du ciel ; durant cinq
           années, l'Histoiretout court et l'histoire de l'aviation se trouvent   Le 1er septembre 1939, l'Allemagne hitlérienne envahit la
           confondues.                                              Pologne à l'improviste, y employant de façon massive son
                                                                    aviation. Deux mille cinq cents appareils modernes se ruent
                                                                    sur le pays, bombardent les terrains d’aviation, rendant inu­
                       PREMIERS HÉROS SANS NOM :                    tilisables les pistes d’envol, détruisant au sol une partie du
                          LES PILOTES POLONAIS                      matériel polonais avant qu’il ait pu servir. Et pourtant, aux
                                                                    Stukas, aux Junkers, aux Messerschmiti, aux Dornier, aux
             Héros sans nom ; oui, à présent les pilotes sont anonymes,   Heinkel, les Polonais opposent très vite ce qui reste des
           les combats se font en groupe et non plus, comme en 1914,   7 000 appareils qu’ils avaient le matin même sur pied de guerre.
           individuellement. Les luttes chevaleresques entre solitaires   Une bonne partie des avions polonais sont de fabrication
           sont finies. Le pilote en devenant un combattant comme les   nationale, le fameux chasseur-bombardier P. Z. L. notamment.
           autres a perdu une partie de son prestige, mais rien de son   Ils sont modernes, mais très insuffisants en nombre. A cette
           courage ; et il a gagné en efficacité, car ses armes sont main­  insuffisance, le personnel essaye de palier par un magnifique
           tenant terribles : canons, pilleuses, bombes. De combien   courage. Tous les risques sont acceptés, les Allemands n’en
           l’Histoire retiendra-t-elle les noms de ces garçons qui un matin   reviennent pas de trouver un adversaire aussi coriace ; et
           d’automne ont fait le sacrifice ultime pour défendre leur pays ?   pourtant, à midi, il reste à peine plus de 300 appareils polonais,
           Fort peu.                                                le soir 200. L’état-major allemand avait beaucoup sous-estimé
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